Je pense que l'heure est à la proposition d'idées concrètes. Voici les miennes :
Manifeste du pangéisme
Préambule
Le terme pangéisme désigne littéralement en grec ancien, un mouvement qui rassemblerait toute la terre. Il convient ici de le comprendre dans une acception désignant un internationalisme de lutte. S’il est bien une politique à laquelle il est nécessaire de s’opposer c’est le nationalisme, foyer de tous les fascismes, de toutes les guerres et de toutes les misères. Cette idéologie inégalitaire et égocentriste a explosé politiquement au cours du XIXe siècle, fut le berceau des conflits mondiaux du XXe siècle et entraîne encore des conséquences terribles à l’échelle locale au début des années 2000, c’est-à-dire la haine raciale, l’essentialisation des immigrés et tant d’autres.
En réaction à ce phénomène dont la mécanique est si huilée qu’elle broie aveuglément l’humanité sur son passage, le pangéisme prône la lutte comme valeur ontologique et comme moyen d’expression privilégié de la population. La manifestation, la scansion à pleine voix a une importance aussi grande que le bulletin qui tombe dans l’urne.
Si le rôle de l’opinion publique est si importante à préciser, c’est en raison de la mise à mal de la démocratie et des leurres que constitue l’idéologie capitaliste américaine (qui d’ailleurs n’est plus à proprement parler un modèle, au sens où elle n’inspire plus que la défiance généralisée) en la matière. Parmi les tristes avatars du libéralisme, on retrouve l’idée que la politique s’incarne dans un homme dont le charisme doit surmonter les idées et qui assure la gestion d’un pays comme il gèrerait une entreprise. De ce fait, le pangéisme se veut idéaliste, au sens où les concepts politiques – et surtout les actions qui en découlent – surpassent tout intérêt personnel dont la prépondérance serait un paradigme de plus de l’égoïsme nationaliste. Il semble évident, par conséquent, que le domaine social est un incontournable de la politique pangéiste et que la gestion des masses par l’Etat-monde (terme qui doit désormais désigner le gouvernement constitutionnel en charge et place de l’organisation politique anti-nationaliste) doit se faire aux dépens voire au détriment de ce même Etat.
Cependant, la pire des erreurs que le libéralisme a commises est sans doute d’offrir la domination du monde à des firmes multinationales dont le seul objectif est d’amasser un capital quitte à exploiter l’être humain. Le pangéisme rejette donc la gestion capitaliste de l’économie et prône l’internationalisation des moyens de production, l’objectif de cette collectivisation étant de supprimer les classes sociales.
La sur-militarisation des nations est un autre facteur de dissension au niveau mondial puisque la voie diplomatique est souvent avortée, les conflits ou le terrorisme lui étant préférée. Le pangéisme est pour cela pacifiste et anti-militariste. La bombe atomique est d’ailleurs symboliquement la première des armes qu’il faut détruire car elle représente la plus grande barbarie que l’homme ait jamais conçue et de ce fait la source d’aliénation la plus forte qui existe.
Enfin, l’internationalisme ne peut exister sans un profond changement hyper-local et même individuel de la mentalité nationaliste. Tous ces principes sont inconcevables sans une profonde réforme de cette éducation qui aujourd’hui n’atteint plus ses objectifs. Le nationalisme se nourrit de préjugés, de croyances que seul le savoir est à même de combattre. Le pangéisme le place en première ligne.
I. Le pangéisme refuse le nationalisme
II. Conceptualisation et redémocratisation de la politique
III. Marxisme économique et égalitarisme pour l’emploi et le niveau de vie
IV. Pacifisme et refonte des ONG, condition nécessaire du pangéisme
V. Réforme éducative, cause (et effet) locaux du pangéisme